« Je voudrais parler du confort de la liberté » nous dit ce matin une jeune philosophe. Comment arriver à ce niveau de sagesse ? Suivez-nous dans ce fabuleux atelier philo !
Nous avons commencé par découvrir la fable de Jean de la Fontaine « Le chien et le loup« . Nous avons pris le temps de retracer chaque étape du récit en nous passant le bâton de parole.
Chaque enfant s’est ensuite projeté sur un personnage pour le défendre (arguments et contrarguments pour chacun des partis) :
Le loup…
- il fait ce qu’il veut
- il peut se défouler
- il choisit ce qu’il chasse, et donc ce qu’il mange
- sa nourriture est gratuite, il n’a rien à faire pour l’obtenir en échange
- il est humble
- il est dans la nature
- il est en insécurité
- il peut mourir de faim
Le chien…
- il est en bonne santé
- il a de la nourriture en grande quantité
- il est malpoli/il fait sont beau
- il doit travailler en échange de sa nourriture
- il est attaché
- il est peut-être moins heureux
Si le loup représente la liberté et le chien le confort, préféreriez-vous la liberté ou le confort ?
La liberté…
- pour jouer avec mes amis
- la liberté quand je serai plus grande, mais là je suis pas assez grande pour être vraiment libre
- moi j’ai une cachette dans mon jardin où je suis libre, je peux faire ce que je veux
- parce que t’es libre de faire… pas tout ce que tu veux, mais… de faire plein de choses
- on peut faire plus de choses différentes, alors que dans le confort, c’est tout le temps la même chose
- parce que t’as personne sur le dos
- je voudrais parler du confort de la liberté : personne te dit quoi faire. Dormir dehors, ça me dérangerait pas. A Irigny, y a plein de gens super sympa. Donc tu peux toquer chez quelqu’un pour lui proposer de l’aide et en échange t’as un peu d’argent, mais tu gardes ta liberté.
- le risque avec la liberté, c’est d’avoir faim, d’avoir la pluie, d’être seul, d’être en danger
- je crois qu’on peut mourir de liberté
- faut pas abuser de notre liberté non plus.
Le confort…
- dans le confort t’es juste bien
- oui, mais t’as toujours quelqu’un sur ton dos pour savoir si t’es bien
- mais faut pas en abuser, parce que ça peut rendre impoli
- quand t’as trop de confort, tu dois rester proche de ta maison, tu ne peux pas partir où tu veux
- si t’as du confort, tu peux te sentir « bourge », un peu à l’écart ou au-dessus des gens et ça c ‘est bête.
- le confort, c’est une maison, et une maison ça amène de la sécurité
- dans une maison, t’es mieux qu’en liberté, t’as chaud, t’es bien
- t’es bien installé
- t’es en bonne santé
- tu peux te laver et ne pas sentir mauvais
- tu peux dormir tranquille
- Y en a ils ont rien, ils ont un mini confort, et ils arrivent quand même à vivre, et nous on veut toujours plus, à force on peut déprimer, et en mourir.
- quand je vois des gens qui vivent dans la rue avec aucun confort, je suis triste pour eux. Une fois j’ai vu un home, il avait tellement pas de confort depuis longtemps, qu’il était devenu un peu fou. Ça me rend triste.
- si on reste trop dans le confort, on peut devenir en mauvaise santé.
Les deux…
- la liberté c’est bien, mais parfois ça manque de sécurité. le confort, faut pas en avoir trop parce que ça fait des contraintes
- si c’est possible d’avoir un peu les deux, je préfère !
- un peu les deux, parce que la totale liberté ça peut être un peu dangereux (maladies) et en même temps, avec trop de confort, on perd la liberté, parce qu’on a des habitudes et on peut pas faire autre chose.
- il ne faut pas abuser du confort, parce que sinon, on ne s’ouvre pas à autre chose, on se sait rien faire d’autre
- le confort amène de la liberté
« En fait, ça me fait un peu penser à la Belle et le Clochard… »
Pourquoi La Fontaine oppose-t-il le confort et la liberté ? Cette opposition est-elle toujours d'actualité ? Le confort pourrait-il nous faire perdre en liberté ?
Comme s’il fallait trouver un sage équilibre…